Les personnes en situation de handicap et le port du masque
Où faut-il porter le masque et pour qui son port est-il obligatoire ? Les personnes en situation de handicap sont-elles concernées par le port du masque ? Ce qu’il faut savoir.
Il est important pour mieux lutter contre la propagation de la Covid-19 :
- de connaître les différents masques et leurs particularités
- de bien savoir l’utiliser
- de savoir où il doit être porté et par qui
- d’être au courant des possibilités de prises en charge financière des masques.
À savoir :
La MDPHMDPH Maison Départementale des Personnes Handicapées ne finance pas et ne distribue pas de masques. Il faut s’y rendre masqué. Du gel hydroalcoolique est à la disposition des visiteurs à l’entrée. Des vitres de protection ont été apposées et les agents d’accueil sont tous munis de masques, y compris de masques à fenêtre transparente.
Les différents types de masques et leurs particularités
Il existe plusieurs types de masques :
- les masques de type FFP, les plus protecteurs, réservés aux soignants
- les masques dits chirurgicaux jetables : ils doivent éviter que leur porteur contamine une autre personne et apportent à ceux qui les portent une protection contre les «gouttelettes»
- les masques en tissu, dits «grand public» : lavables, ils sont réutilisables, leur production est réglementée. Si on veut fabriquer soi-même son masque en tissu, il faut se conformer au référentiel et aux patrons mis en ligne par l’Afnor. Un document publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique que c’est le tissu qui contribue fortement à conférer au masque son efficacité en filtrant les gouttelettes contaminantes, et que le masque doit présenter trois couches de tissus
- les masques transparents (dits aussi inclusifs) labellisés : le port de masques opaques perturbe la communication pour les personnes sourdes ou malentendantes qui lisent sur les lèvres et pour les personnes en situation de handicap cognitif ou intellectuel qui ne perçoivent plus les expressions du visage. Les masques transparents contribuent à lever ces difficultés.
Comment bien utiliser son masque ?
- Il doit toujours recouvrir entièrement le nez, la bouche et le menton.
- Il faut éviter de le toucher quand on le porte, et si c’est le cas, se laver les mains après.
- Avant de le mettre et avant et après l’avoir enlevé, il ne faut pas oublier de bien se laver les mains avec du savon ou un gel hydroalcoolique.
- Pour se débarrasser d’un masque jetable, il convient de le mettre à part dans un sac plastique fermé, il en est de même pour les gants et les mouchoirs usagés. Ce sac doit être conservé durant au moins 24 heures, avant de le jeter dans la poubelle.
- Le masque lavable doit lui aussi être mis en isolement dans un sac en plastique en attendant son lavage. L’Afnor recommande de le laver en machine durant au moins 30 mn en cycle coton à 60°. Il est ensuite conseillé de bien le sécher au sèche-linge ou à l’aide d’un sèche-cheveux pour éliminer toute trace d’humidité. En effet, qu’il s’agisse d’un masque chirurgical ou d’un masque lavable, l’humidité le rend moins protecteur.
- L’arrêté du 7 mai 2020 relatif à l’application du taux réduit de la taxe sur la valeur ajoutée aux masques de protection et produits destinés à l’hygiène corporelle adaptADAPT Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapéesés à la lutte contre la propagation du virus Covid-19 précise que les masques ont une durée d’utilisation de 4 heures. Le nombre de lavages sans détérioration des masques en tissu est variable, pouvant aller de 5 à 50 fois. Cette indication doit figurer sur l’emballage au moyen d’un logo.
À noter :
Ce n’est pas parce qu’on porte un masque qu’il faut s’affranchir de respecter les autres gestes barrière et la distanciation physique.
Les masques peuvent être achetés :
- dans les pharmacies
- auprès des enseignes alimentaires de la grande distribution
- auprès des buralistes
- sur Internet.
Où faut-il porter le masque et pour qui son port est-il obligatoire ?
Depuis le 28 août, à partir de 11 ans, tous les piétons se déplaçant dans les espaces publics, les utilisateurs de trottinettes et d’autres engins de mobilité personnels, motorisés ou non, à l’exception des cyclistes et des joggeurs, sont astreints à porter le masque dans tout Paris et en petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). Sont également dispensés du port du masque les conducteurs ou passagers de voitures particulières, de camionnettes ou de poids lourds.
À noter :
Le port du masque est obligatoire :
- dans les véhicules PAM (Paris accompagnement mobilité) et dans les taxis.
- dans tous les lieux publics clos ou dans ceux recevant du public
- en entreprise, dans les espaces clos et partagés (open space, salles de réunion, couloirs, ascenseurs…), et ce, même si la distance de plus d’un mètre entre salariés est respectée
- les salles d’audition, de conférence, de réunion et de spectacle (y compris les salles de cinémas)
- les restaurants, les débits de boissons et les salles de jeux
- les hôtels et pensions de famille
- les établissements d’éveil ou d’enseignement, les centres de vacances et les centres de loisirs
- les bibliothèques, les centres de documentation et les musées
- les établissements de culte
- les établissements sportifs couverts
- les établissements de plein air, les chapiteaux et les tentes
- les gares ferroviaires, routières et maritimes, ainsi que les aéroports
- les magasins, les centres commerciaux et les marchés couverts
- les administrations et les banques
- dans les établissements scolaires, le masque est obligatoire pour tous les adultes (enseignants, personnel scolaire, parents…) et pour les élèves à partir de 11 ans, y compris pendant les récréations pour les collégiens et les lycéens.
- dans les transports en commun.
À savoir :
- une amende d’un montant de 135€ peut sanctionner toute personne qui ne porte pas le masque
- le non-port du masque sur le lieu de travail peut être assimilé à une faute professionnelle.
Il existe cependant des dispenses au port du masque :
- Le décret du 10 juillet exempte du port du masque les personnes dont le handicap le rend difficilement supportable, sous réserve de présenter un certificat médical ou tout autre document justifiant de son handicap et de l’impossibilité de porter un masque et prendre toutes les précautions sanitaires possibles (port, si possible, d’une visière) avec le respect des autres gestes barrière »
- sont également autorisées à ne pas porter de masque les personnes travaillant dans un bureau individuel ou celles effectuant “des efforts physiques plus intenses que la moyenne”, mais à condition de porter une visière dans ce dernier cas.
Existe-t-il des prises en charge financière des masques ?
Selon un décret publié au Journal Officiel samedi 11 juillet 2020, le prix des masques reste encadré jusqu’au 10 janvier 2021 (95 centimes d’euros maximum pour les masques jetables).
Pour ce qui est des masques en tissu, leur prix varie en fonction de leur provenance (française ou étrangère), de leur production (artisanale ou industrielle, produit grand public ou création).
Les personnes suivantes peuvent bénéficier gratuitement de masques :
- les personnes touchées par le coronavirus sur présentation de leur prescription médicale, du résultat positif de leur test virologique et de leur carte Vitale : 28 masques pour deux semaines
- les personnes partageant le domicile d’un patient contaminé et celles qui ont eu “un contact avec le patient dans les 48 heures précédant l’apparition des premiers symptômes”
- les personnes à risque de développer une forme grave de la maladie, attestant d’une prescription médicale et sur présentation de leur carte Vitale : les seniors ayant plus de 70 ans, les patients atteints de maladies cardiaques, les personnes souffrant de pathologies respiratoires et les diabétiques bénéficiant du régime en Affection longue durée (ALD) peuvent recevoir 10 masques par semaine
- les 7 millions de bénéficiaires de la CSS (complémentaire santé solidaire), au nombre desquels figurent les titulaires de l’AAHAAH Allocation Adulte Handicapé, de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) ou d’une pension d’invalidité en situation de pauvreté qui en sont bénéficiaires : 40 millions de masques lavables 30 fois et utilisables durant environ trois mois leur seront expédiés par courrier
- les travailleurs : le masque étant considéré comme « équipements de protection individuels », il doit être pris en charge par l’employeur
- les salariés de l’aide à domicile : 15 masques par semaine
- la Ville de Paris a mis à la disposition de chaque Parisienne et Parisien un masque lavable en tissu sur inscription à retirer dans les pharmacies volontaires. La distribution de masques en tissu en pharmacie, qui aura duré plus de deux mois, est désormais terminée
- La région Île-de-France a remis deux masques lavables en tissu dès la rentrée aux 500 000 lycéens, après avoir distribué deux millions de masques jetables aux usagers des transports en commun franciliens lors du déconfinement, par ailleurs, la Région s’est engagée à fournir gratuitement des masques aux associations caritatives qui sont partenaires de la collectivité
- afin de favoriser le recrutement des travailleurs handicapés, mais aussi pour les maintenir dans leur emploi, les masques transparents seront pris en charge par l’AgefiphAGEFIPH Association nationale pour la Gestion du Fonds d'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (Association de gestion du fonds pour l’emploi des personnes handicapées) pour le secteur privé et le FIPHFPFIPHFP Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans la Fonction Publique) pour le secteur public.
La prise en charge varie selon qu’il s’agit de l’un ou de l’autre. Ainsi, l’AGEFIPH intervient dans le cadre d’une aide exceptionnelle concernant les surcoûts des équipements de prévention du risque Covid spécifiques au bénéfice d’une personne handicapée et du collectif dans lequel elle travaille. L’AGEFIPH prend en charge sur la base du coût réel supporté par l’entreprise le financement du surcoût du prix du masque inclusif par rapport à celui d’un masque classique, le coût des masques inclusifs agréés n’excédant pas 15 euros. Le salarié handicapé et son collectif de travail doivent être éligibles : par exemple, si parmi les 10 salariés d’un service il y a une personne sourde ou malentendante, le nombre de masques nécessaires pour tous sera pris en charge par l’AGEFIPH.
De son côté, s’agissant de « l’aide à l’environnement de travail », le FIPHFP Financera le masque inclusif à hauteur de 80%, dans la limite de 12 € maximum de prise en charge par masque. L’éligibilité de l’agent handicapé et de son collectif de travail devra être démontrée par une note circonstanciée de l’employeur, qui devra justifier la quantité de masques demandée. Pour ces deux organismes, il s’agit de mesures exceptionnelles applicables pour une durée de 3 mois, renouvelables le cas échéant en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.
La MDPH de Paris
Publié : 14 septembre 2020
Dernière mise à jour : avril 2021